Lueur d'espoir
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Lueur d'espoir

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 Mordolian - le monde libre

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Siriann
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MessageSujet: Mordolian - le monde libre   Mordolian - le monde libre EmptyJeu 28 Déc - 13:21

voilà bien longtemps que je devais poster ceci mais bon, ce sont les aléas de la vie ^^.
voici les deux premiers chapitres du pseudo livre que je tente d'écrire depuis des années, à vous de juger.


Prologue :

« -Où en est-il ? »
« -Il n’en a plus pour très longtemps. Quelques heures, tout au plus »
Telles sont les seules paroles qui s’élèvent dans les couloirs du splendide palais. Dans la plus haute chambre du lieu, un vieil homme est allongé dans l’immense lit de bois sculpté. Malgré son grand âge, son regard est rempli de savoir et de courage. Un regard de souverain qui ne redoute pas l’inévitable. Dans la faible lumière du jour et la progression de la nuit dans le ciel, ses vêtements s’instillent et reflètent la richesse d’un grand roi des hommes. Dans le silence des grandes salles, le bruit d’un pas hâtif et nerveux s’en vient le troubler. Le vieil homme, tourne alors son regard vers l’embrasure de sa porte, observant la venue précipitée d’un homme plus jeune. Ce dernier s’agenouille et n’ose poser ses yeux sur le souverain. D’un geste de la tête, le roi ne semble pas apprécier cette révérence.
« -Relèves-toi donc. L’heure n’est plus aux usages. »
Enfin, il lève sur son roi un regard peu rassuré, montrant une tristesse infinie qui s’est emparée de son âme. Soudain, ce jeune homme se lève et exécute d’incessants va et vient de son siège jusqu’à l’antre de la grande cheminée. Une cheminée fabriquée dans la même pierre que toute la demeure. Cette demeure, bâtie depuis plus de neuf cent ans, siège des hauts rois du royaume de Gehena, se situant à Mordolian. Voilà que le jeune prince lorgne l’architecture exceptionnelle de la chambre du haut-roi. Une pièce à la fois spacieuse et d’un raffinement magnifique. L’entrelacement parfait entre l’art elfique et humain, symbole de l’unité de ce royaume. Soulagé par cette beauté d’architecture, il décide de se plonger dans la danse des ombres dans la cheminée. Le feu y est fort et la chaleur, dégagée par les flammes, se sent sur son visage de nouveau attristé. Il se noie dans cet antre rougeoyant de flammes tantôt jaune d’or, tantôt rouge sang. Sa tristesse et sa peine le meurtrissent alors que rien ne semble les effacer. Voyant un certain dégoût pour la danse des flammes, il s’avance sur le sol dallé, marchant d’un pas plus léger et s’arrête devant son roi, son père. Ce dernier ne le regarde que très peu depuis son entrée. Pourtant, c’est un même visage, un même regard plein de sagesse qui s’arbore sur ces deux êtres. Voilà qu’il observe son père dans son lit. Dans le silence pesant, deux autres pas s’affirment aux oreilles des deux adultes. C’est alors qu’entrent une magnifique jeune femme et un jeune homme. Tous trois, descendants du souverain, se ressemblent. Une couleur brune pour les cheveux et de grands yeux marron ébène. Les mêmes traits que la reine et le roi. Voyant enfin ses enfants à ses côtés, le vieux monarque leur jette un regard rempli de joie et de bonheur. Seulement, le temps va lui manquer, mais usant de ses dernières forces, il tente de leur expliquer tranquillement la vérité, le passé de ce monde.
‘’Moi, roi Asufel, j’ai vécu depuis bien longtemps sur cette terre. Une terre de paix et de joie. Malheureusement, moi seul ai véritablement connu l’enfer en ces lieux. Voici mon histoire et l’histoire de Mordolian, le monde libre.
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Siriann
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MessageSujet: Re: Mordolian - le monde libre   Mordolian - le monde libre EmptyJeu 28 Déc - 13:22

CHAPITRE 1 : Ahlkania, la grande forteresse

Il y a bien longtemps, le monde vivait en paix et en harmonie avec la nature et son Dieu appelé Elhrim.
Elhrim était le Dieu sacré de la forêt. Il incarnait toutes les formes naturelles, qu’elles furent végétales ou animales, voir même les deux. Toutes les espèces vivantes croyaient en lui et lui vouaient un véritable culte. Un culte bien répandu sur le monde, parmi les êtres vivants et cela avait quelques conséquences. Elhrim n’avait pas qu’une seule apparence et chaque race lui avait donné son image. Mais aucune d’elle ne l’avait déifié comme un guerrier ou autre dieu de la guerre. Différents visages, un unique nom universel. Un grand nom qui donna naissance à deux déesses, les déesses du soleil et de la lune. Des cérémonies se déroulaient tout le long de l’année, soit pour un événement ou un jour précis comme, par exemple, la fête de la Soleil, incarnation de la déesse Luminéa, fille d’Elhrim, astre du jour ou encore la fête de la Lune, en l’honneur de la déesse Lunïé, fille d’Elhrim et sœur de Luminéa. D’autres cérémonies et processions furent créées pour la nature mais le nombre fut trop important pour toutes les décrire. Toute la terre vivait dans une paix et une harmonie qui ne semblait jamais décliner.
Mais malheureusement, cette paix et son harmonie disparurent du jour au lendemain. Les prêtres, serviteurs du Dieu, comprirent que certains phénomènes étaient apparus, semant le chaos et la mort à leurs passages. La guerre était inévitable entre toutes les espèces vivantes sur Terre. Elhrim perdit de sa notoriété car plusieurs espèces se détournèrent de la religion pour les armes et la magie du mal. Tous les prêtres abandonnèrent alors les temples pour se réfugier dans des grottes ou des endroits isolés pour échapper aux massacres. Depuis lors, les races belliqueuses, autrefois croyantes, décidèrent de tuer tous ceux qui croyaient encore en Elhrim, même les membres de leur peuple.
La guerre fut une chose terrible pour le monde entier et cela provoqua bien des bouleversements. Mais un enjeu était commun aux ethnies belliqueuses. Chaque race voulant dominer toutes les autres en les exterminant ou en les réduisant en esclavage pour leur bon plaisir.
Elle dura pendant des centaines, voir des milliers d’années. Après toutes ces décennies, les guerres étaient finies. Les créatures du savoir, c’est-à-dire les êtres humains avaient failli être exterminés par toutes les autres créatures de Mordolian excepté leurs alliés, comme les elfes et les nains.
Mais cette alliance avait également permis de résister et d’affaiblir aussi les autres races. Ces guerres avaient fait disparaître des dizaines d’espèces, telles les Klebeck. Cette race était composée par des créatures magnifiques liées à la nature, capables de se fondre dans la matière végétale et minérale. Cependant, elles étaient très attirées par la puissance de la magie. Ce qui fut la cause de leur perte. Les armées des Taniktal les massacrèrent en retournant leur propre magie contre eux. Bien d’autres atrocités de ce genre furent utilisés pour l’obtention du pouvoir mais aucun peuple, aucune armée ne parvenait à restaurer une véritable paix avant la création de l’alliance.
Jusqu’à ce jour, il n’existait plus que les Humains, les Elfes, les Hommes-loups, les Nains, les Voleurs ou devrait-on dire les Alkinor, les Gardiens des temples dont le nom était si imprononçable que tous le donnèrent le nom elfique Aïgleïr. En outre, quatre races, peu visible par les races mortelles survécurent dans l’ombre. Il s’agissait des quatre représentants des éléments de la nature : les Ondines pour l’eau, les Salamandres pour le feu, les Sylphes pour le vent et les Gnomes pour la terre.
D’autres races apparurent comme les orques, les gobelins et les trolls. Ces créatures, issues directement des ténèbres, étaient apparues pendant ces grandes guerres. Toute armée qui les affrontait comprit qu’ils n’étaient que des serviteurs de la destruction de la paix universelle.
Depuis la fin des guerres, rares furent ceux croyants encore à Elhrim et de bien nombreuses ères nouvelles avaient commencé. Les derniers représentants et croyants de cette ancienne religion étaient les individus qui décidèrent de croire en lui et de suivre la formation des ‘’gardiens’’.
Les gardiens semblaient être des individus de toutes races et espèces qui apprenaient tout sur la nature, la magie et le combat dans un lieu précis : Ahlkania.
Ce nom, bien que singulier, faisait trembler la plus audacieuse et la plus téméraire des créatures belliqueuses qui existaient sur la surface du monde. Rien d’étonnant car cette forteresse, qui fut créée lors des guerres, n’avait pour but que de former des soldats. Quelles que soit leurs races, ils se devaient de préserver la paix et la sécurité de toutes populations, qu’elles soient humaines ou elfiques et bien d’autres, contres toutes attaques extérieures. Mais la majorité restait humaine. Depuis des décennies, voir des siècles, les survivants l’avaient toujours vue ainsi, si majestueuse dans la grande plaine verdoyante du plateau de Gorhiarda. Bien des hommes virent une grande et très imposante place forte et un grand village sur son flanc le plus exposé à la chaleur des rayons du soleil. Tous les deux se trouvaient sur le haut plateau en partie recouvert d’une plaine splendide qui s’étendait à perte de vue. Cependant, cette plaine ne s’étendait point au pied de la falaise de Ahlkania. Elle se résolvait à rendre la place à la forêt. Cette forêt, assez étrange, s’étirait bien au-delà de l’horizon visible depuis les murs et les tours de la forteresse. Une partie de la grande forêt, aux frontières de la région, constituait une contrée difficile à traverser. Nombreux furent les gardes et les sentinelles qui arpentèrent la muraille. Bien des soldats savaient qu’elle avait été élevée dans des temps très anciens, si anciens que même les elfes, êtres immortels ne pouvaient dire qui l’avait construite. Personne ne pouvait expliquer cette matière si solide qui la caractérisait. Malgré cela, rare furent les êtres qui eurent l’honneur, ou le déshonneur, de monter dans la tour centrale, nommée Keltar-dôm. Elle dominait toute la région et on pouvait l’apercevoir depuis les plus proches montagnes. Elle était aussi taillée dans cette même matière, si étrange aux yeux des Hommes. Cette matière était si solide que même toute la magie du monde, qu’elle soit noire ou blanche, ne réussissait pas à lui faire la moindre égratignure. Nombreuses et puissantes ont été les hordes de belligérants qui l’assaillirent durant ses jeunes années. Nombreuses furent les pertes qui s’ensuivirent contre la roche impénétrable du lieu.
La pierre de roche qui a été utilisée restait et, le reste encore aujourd’hui, introuvable sur toute la surface et les profondeurs du monde. Même les Nains, grands mineurs et sculpteurs des montagnes ne la connaissaient. Certains écrits disaient qu’elle était un don d’Elhrim, désireux d’offrir la victoire et la paix aux derniers croyants. D’autres racontent qu’il envoya un énorme rocher du ciel et que les hommes le taillèrent en le louant de toutes leurs âmes. Mais nul ne sait réellement quelle est la vérité et son origine. Mais une chose semblait pourtant sûre, ce fut la création d’Ahlkania qui provoqua un sentiment fort dans les esprits les plus démunis. L’envie de rester libre et de détruire le mal qui régnait en maître sur tout le pays s’élevait, de nouveau, dans les dernières forces armées de l’alliance. Une seule attaque, envers la forteresse, de la part des armées sombres redonna le courage nécessaire aux dernières races libres. Un courage qui pouvait grandir dans l’enceinte de la place forte pour arriver à une possible victoire de l’alliance sur le mal.
Dans cette immense muraille taillée à même la roche, on pouvait y voir une imposante porte forgée par les Nains. Des dizaines de forgerons et d’orfèvres la forgèrent dans le Mithril le plus pur qui existait. Le mithril, ce métal léger et aussi solide que la peau d’un dragon, d’après certains hommes, avait été découvert bien des siècles plus tôt. Malheureusement, les veines n’étaient qu’au début de leurs importances. Cette porte, nombreux furent les êtres qui l’avaient admirée. Nombreux étaient les regards qui se posaient sur la magnificence de l’or, de l’argent et des cristaux. Une grande beauté, dans laquelle, ils distinguaient bien le signe de l’alliance elfes, nains, hommes lors des guerres. On voyait cela, ainsi que le nom dans la langue Naine, de la puissante place forte : Ahlkania-Dûm.
A travers les siècles, tous les érudits avaient pu lire le nom gravé de la forteresse dans la langue elfique : Ahlkania et aussi dans la langue humaine de l’époque : Alémerior.
Depuis sa création, les forgerons et les orfèvres de tous les pays admiraient sans vergogne les splendides ornementations formant comme des branches de lierre entrelacées, parfaitement symétriques entre les deux portes.
Le haut de la muraille avait soutenu des millions de rondes de gardes. D’incessantes foulées plus ou moins rapides de nombreux gardiens du lieu ont parcourus les pierres de cette puissante muraille. Là, les gardiens observaient et surveillent encore aujourd’hui, les horizons nuits et jours. Afin d’accueillir la population, on érigea un village au pied de la place forte. Ce village, de style entièrement humain, était constitué de petites huttes dont les murs furent construis en pierre grise et le toit en bois recouvert de terre et d’herbe. Ainsi fait, les voyageurs se mettaient à penser qu’il ne s’agissait que de buttes ou de faibles reliefs du terrain. En temps de guerre, ce grand village pouvait contenir environ trois mille âmes, voir le triple si la situation l’exigeait. Généralement, depuis la fin des guerres, chaque gardien retournait dans sa contrée ou allait s’installer dans une nouvelle région avec quelques autres pour assurer la sécurité et la tranquillité de la population.
Il fut un temps, assez proche à ma mémoire, la forteresse avait, pour sa part, accueillie plus de cent mille personnes. Heureusement, rien ne permettait un tel regroupement en temps de paix. Il était de coutume que les jeunes gardiens, ainsi que les élèves, vivaient dans le village puisque leur nombre ne dépassait jamais plus de deux à cinq cent soldats. Seuls les soldats des rois et seigneurs environnants, désireux d’avoir de bons combattants et officiers, venaient loger une fois par an pour se former. Aucun conflit majeur ne provoquait l’utilisation d’une réelle armée et les gardiens s’en félicitaient, car leur seule venue suffisait à calmer les esprits les plus perturbateurs.
Bien des siècles passèrent jusqu’au grand événement, la dernière grande guerre. Durant celle-ci, l’Alliance des races libres combattit en Mordolian, son armée commandée en majorité par les gardiens.
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MessageSujet: Re: Mordolian - le monde libre   Mordolian - le monde libre EmptyJeu 28 Déc - 13:27

CHAPITRE 2 : L’alerte de la forêt
201ème Jour de l’An 5353 de la septième ère.
Ahlkania faisait régner la justice sur tout le royaume de Mordolian, terre des Humains, des Nains, des Aïgleïr, des Alkinor et des Elfes. Rares étaient ceux qui osaient se montrer devant les deux races, elfes et hommes, si ce n’était que pour se battre ou faire du commerce, comme par exemple les nains et les hommes. A Ahlkania, de nombreux soldats, provenant des différents royaumes limitrophes, vinrent pour avoir la meilleure formation. Parmi les jeunes soldats, beaucoup furent séduits par la beauté et la grâce de l’architecture. Une grâce venant de l’art des elfes, des nains et des anciens hommes de Mordolian. Aujourd’hui, dans la grande forteresse, plusieurs guerriers d’élites du royaume de l’Est arpentèrent le sol sableux et herbeux de la grande place d’entraînement. Nombreux furent les jeunes gardiens qui observèrent sans relâche les adultes se perfectionnant à l’art de la guerre. C’est dans cette ambiance de lutte soutenue qu’un jeune soldat d’un des royaumes voisins osa demander un renseignement à son instructeur, un gardien d’Ahlkania.
« -Veuillez me pardonner cette interruption seigneur ! »
Le gardien stoppa alors son mouvement de parade et attrapa sèchement le bâton de son jeune adversaire. Ce dernier resta un moment bouche bé devant la rapidité de son professeur. Dans un court instant de lucidité, il se risqua à lui dire sa question.
« -Je me demande qui peut bien diriger Ahlkania. Pouvez-vous me le dire ? »
L’instructeur le regarda avec compréhension, s’assit alors sur le sol verdoyant de la cour et lui raconta après un court moment d’hésitation,
« -L’être humain qui dirige la place forte n’est personne d’autre que le Prêtre suprême d’Elhrim. Il se nomme Arsko et il est responsable de l’organisation ainsi que de la formation des instructeurs, comme moi et de celle des nouveaux élèves ou des soldats des deux royaumes voisins. C’est-à-dire vous. »
Tout en l’écoutant, la plupart du groupe arrêta son entraînement et la curiosité s’empara ainsi de leurs esprits. L’un d’entre eux osa lui demander,
« -A quoi ressemble-t-il ? »
Le gardien ne put s’empêcher de sourire face à leur ignorance et passa sa main ferme sur son visage pour ne pas se moquer de leur naïveté. Quoi de plus normal ? Lui, gardien depuis vingt ans avait toujours côtoyé Arsko. Mais pour des étrangers de la forteresse, son apparence était un mystère. Dans sa grande bonté, il se ressaisit pour leur décrire son seigneur.
« -C’est un homme d’âge mûr, les cheveux longs et bruns, les yeux d’un marron très foncé et une grande barbe qui descend jusqu’à la ceinture. Un bandeau attache ses cheveux de façon à faire une queue de cheval. Ses mains et sa corpulence ne sont pas bien épaisses. C’est un homme intelligent qui ne se base principalement que sur la magie et non sur le combat rapproché. Du moins, c’est l’impression qu’il m’a toujours donnée. Mais, il possède une très grande sagesse et une bonne ouverture sur le monde. Il m’a apprit à accepter la valeur du combat. Il est très libre d’esprit et il a refoulé son amertume à l’égard de l’art de la guerre. Vous le reconnaîtrez facilement, il est habillé par une sorte de robe de couleur bleutée. Au-dessus de celle-ci se trouve une cuirasse finement forgée et décorée, offerte par les elfes. Vous pourrez voir qu’il ne se déplace jamais sans son bâton. Un long bâton, orné tout du long d’un corps de serpent en argent qui possède comme un bec à la place de la tête et un énorme cristal bleu s’y incruste. »
Ce fut alors que même le capitaine de la compagnie Floderanne, intrigué par le bâton que portait toujours les prêtres et les magiciens, questionna à son tour son instructeur.
« -Voilà donc la raison pour laquelle il nous a quittés il y a plus de trente ans. Je l’ai connu quand il était un jeune et talentueux général dans le royaume du Floderan. Déjà attiré par la magie de la nature. Oui, Arsko était un général avant de devenir prêtre de la nature. Je l’avais déjà aperçu après sa nomination en ce lieu. Mais, par l’enfer, à quoi peut bien servir ce fameux bâton ? C’est un signe de pouvoir ? »
L’instructeur lui sourit avec un réel amusement. Un capitaine du Floderan qui connu le seigneur Arsko dans sa jeunesse et se souvenait bien de lui. Cela eu quelque chose d’intéressant mais aussi d’inquiétant. Un prêtre qui fut un général des plus méritant dans son royaume. Le gardien en frissonna d’excitation et répondit facilement à cette question.
« -C’est l’arme principale d’un prêtre, mais il peut tout aussi bien utiliser une épée ou un arc. Mais les prêtres préfèrent de loin la magie au combat. Malgré cela, maître Arsko est aussi le gardien et le seigneur de l’ordre des magiciens de Mordolian, d’où l’obligation de garder ce bâton. »
Voilà qu’il observa du coin de l’œil l’immense tour de la place et ajouta quelques mots.
« -Oui, on peut dire que c’est un signe de puissance, mon ami. »
Son regard ne lâcha plus la vision de cette tour de pierre noire scintillant dans la lumière bienveillante du soleil. Keltar-dôm, la flèche de la liberté. Ce fut ainsi qu’elle fut nommée lors des temps obscurs où l’espoir était totalement perdu et anéanti par les armées noires. Un lieu chargé d’histoire et de souvenirs plus ou moins bons. Tous les yeux la fixèrent maintenant et plusieurs soldats soupirèrent, un seul soupir empli d’envie et de fierté. Mais bien des hommes pensèrent à la même chose, le seigneur de ce lieu était le plus puissant de tous les rois du monde connu, sans en avoir la couronne. Cependant, voyant des yeux interrogateurs, le gardien se releva et, en les fixant avec motivation, il leur répliqua alors,
« -Bien, maintenant au travail ! Les orques ne vous craindront pas si vous ne savez pas vous battre avec courage et détermination. »

En ce moment, tout en haut de Keltar-dôm, Arsko, assit sur le trône central de la plus haute salle, parlait de la formation magique que les élèves suivraient durant leur apprentissage avec maître Koris, second gardien de l’Ahlkania. Les deux gardes de la salle regardèrent le jeune gardien qu’ils connaissaient bien depuis son arrivée parmi eux. Il y eu de cela quinze ans maintenant que Koris vint ici pour devenir un gardien, tout comme son défunt père. En eux tout était clair et tous deux se souvenaient que Koris était un jeune gardien qui avait reçu le titre de Maître lors de l’achèvement de sa formation. Cette cérémonie ayant eu lieu trois ans plus tôt. Il n’avait jamais pensé devenir l’un des grands maîtres au service du Dieu lui-même, mais le destin jouait des tours et Koris, après une attaque d’un village elfe par des Hommes-loups, fut félicité par ses pairs et les gardiens le récompensèrent pour cela.
Koris assit devant son maître et celui-ci l’observa lentement. Son profond regard passa sur les cheveux blonds or, mi-longs, sur un regard d’un bleu si profond et puissant que l’on dirait un océan un jour de beau temps. Depuis sa venue dans la place, Arsko constata avec joie que son visage fut toujours ferme et légèrement affiné. Il sourit en fixant ce visage de jeune homme. Koris respectait sans problème les règles mais avait toujours tendance à négliger sa barbe qu’il rasait toujours aussi mal, cette négligence étant légèrement masquée par ses cheveux. Ces derniers l’obligeaient à poser un bandeau unique sur sa tête. Ce bandeau sans nœud y reposait de telle manière qu’il n’avait pas ses mèches blondes devant les yeux. C’étaient ainsi, excepté deux mèches rebelles de chaque côté qui passaient au-dessus du bandeau pour tomber sur les tempes. Bien qu’il était utile, ce bandeau le démarquait des simples gardiens et montrait son rang.
Les yeux du prêtre scrutèrent un petit moment sa tenue. Koris s’habillait avec l’uniforme des gardiens de haut rang. Un pantalon peu large avec des bottes, une tunique ouverte à manches courtes de couleur blanche, brodée d’argent et de bleu sur les bords, symbole de son importance dans la hiérarchie militaire de Ahlkania. Une ceinture, sur laquelle il pouvait attacher ses armes, de couleur bleue et argent serrant sa taille et fermant sa tunique. A ses avant-bras se trouvaient des protections qui s’attachaient par un bracelet en argent massif et une lanière en cuir. Là aussi, une marque de son rang de second gardien de la place.
Dans ses premières années, Arsko lui-même avait supervisé, puis observé, l’entraînement et la progression du jeune homme. Depuis le premier jour, Koris était resté un être solide et endurant. Il conquit l’amitié d’Arsko et de nombreux soldats par son impressionnant savoir-vivre et son inqualifiable capacité à combattre ses ennemis. Bref, ce fut un homme qui possédait de grandes qualités, autant physiques que morales. Un homme qui se fit de plus en plus songeur avec les années, replongeant souvent dans le début de sa vie et perdant de plus en plus confiance en lui.
Voilà que Arsko lui annonça de sa forte voix,
« -Il faut leur apprendre la relation qu’il faut mettre entre l’être et l’arme pour tenir plus longtemps pendant de dangereux combats face à un grand nombre d’assaillants. Les gobelins qui vivent dans les galeries des montagnes bleues sont toujours en surnombres. Je ne tiens pas à envoyer des jeunes mal préparés, Koris. »
« -Oui, j’en conviens mon maître. Cependant, je voudrais en parler avec maître Yajako car vous le savez aussi bien que moi, grand maître Arsko. Bien qu’il soit orgueilleux, il est le meilleur dans ce domaine et me surpasse de loin. »
Le grand prêtre le dévisagea gravement et lui demanda d’un air non convaincu,
« -S’agit-il vraiment de cela ? Simplement pour son talent ? Allons, Koris. Il est inutile de me cacher la vérité. Je sais fort bien que tu n’as plus foi en toi. Parle-moi s’il te plaît. »
Koris leva les yeux sur son vieux maître et sourit avec peine. Le vieil homme qui fut face à lui ne fut pas dupe. Voilà plus d’un an qu’Arsko sentait cette perte de confiance en celui qu’il appréciait le plus ici bas. Ne voulant pas inquiéter d’avantage son maître, Koris prit alors une courte inspiration et lui répondit avec peine.
« -Vous avez vu juste, comme d’habitude. La vérité est que je préfère qu’il les surveille. Cela au cas où il y aurait des complications. Je ne voudrais pas que l’incident se reproduise comme avec les deux jumeaux. »
Les deux jumeaux, cela faisait des années que cette histoire ne fut évoquée dans cette pièce. A cette époque, les gardiens essayaient d’augmenter leurs capacités martiales avec l’aide de nouvelles armes. La magie était alors la seule possibilité. Ses deux enfants qui avaient déclenché une rivalité entre eux en s’emparant d’anciennes armes maléfiques et elfiques. L’un devint un combattant du bien et le second celui du mal, se ralliant aux serviteurs noirs comme les orques de la plaine rocailleuse de l’ouest ou les goudils des montagnes. Les armes prirent possession de l’esprit des deux garçons, les menant à une double mort.
Tant de peine dans cette sombre période de l’histoire. Mais une peine qui marqua encore les esprits. Ce fut dans ce souvenir que Koris s’interrompit alors pour retourner à un silence pesant.
Mais sans crier gare, un homme fit irruption dans la grande salle et les deux soldats le retinrent de leurs longues lances. Il s’abaissa entre les manches de bois, coupé dans son élan. Cette erreur fut grossière à tel point que l’intrus attrapa les armes et les rejeta au loin. Dans le même temps, il se redressa en hurlant.
« -Un des derniers gardiens des temples est venu me dire qu’un monstre est apparut de nul part et il saccage tout sur son passage ! »
C’était Yajako, le premier des maîtres de Ahlkania. En voyant de qui il s’agissait, les deux soldats s’agenouillèrent. Dans la crainte, les deux hommes posèrent leurs yeux sur lui et le dévisagèrent rapidement. Son habit était identique à celui de Koris à l’exception des ornementations qui étaient rouges et or. Son visage était dur et ferme, des sourcils très épais et touffus. Un regard sévère, des yeux bruns et une jeune barbe brune recouvrait la base de son visage et entourait ses lèvres. Ses cheveux étaient courts, châtains foncés et un long bandeau noué dont les bandes tombaient jusqu’aux épaules les attachant fermement.
Il semblait assez essoufflé par la longue montée des marches qu’il venait d’effectuer en courant le plus vite possible et des gouttelettes de sueur coulaient le long de ses tempes. Cependant, sa force était aussi grande que sa rancune envers les deux soldats qui avaient osé se mettre en travers de son chemin. Alors qu’il récupérait lentement, une voix s’éleva brusquement dans la salle.
« -Maître Yajako ! », s’emporta Arsko frustré de son intervention et de l’humiliation que venaient de subir ses deux gardes.
« -Je vous prierais de vous faire annoncer avant de nous interrompre. »
Alors qu’il réprimandait son premier gardien, les deux gardes endoloris se relevaient avec peine, s’appuyant contre le mur couvert de fresques.
« -Bon, cette affaire ne semble devoir souffrir du moindre délai. Allez-y avec Koris et réglez-moi ce problème. »
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MessageSujet: Re: Mordolian - le monde libre   Mordolian - le monde libre EmptyJeu 28 Déc - 13:28

Le voici se rasseyant sur son trône blanc, respirant péniblement en balayant sa juste colère. Il ne devait pas s’emporter ainsi, son rang l’en empêchant. Soudain, tous observèrent son vêtement qui changea de teinte avec la luminosité ambiante. Koris sembla alors inquiet, son regard fut fuyant, ses sourcils et son menton se crispèrent. Il chercha désespérément un point d’attache pour ses yeux bleus. Tous les détails et la beauté des peintures murales, des sculptures de la salle se révélèrent dans son action. Une salle retraçant la vie de la forteresse dans les premiers âges de sa vie. Mais Arsko ressentit que le doute qui envahissait ce jeune maître était plus fort qu’il n’y paraissait. Etrangement, Koris avait toujours eu une capacité impressionnante pour ne pas révéler physiquement la réelle intensité de ses sentiments. Ce fut ainsi depuis l’âge de vingt ans, depuis ce jour tragique le long du grand fleuve Fiolda. Le jour où sa vie prit un autre destin. Le jour où il perdit toute raison de vivre dans le bonheur. Depuis cette affreuse après-midi, il n’attendit plus rien du destin, ni amour, ni joie, ni confiance. Seulement la vengeance.
Du haut de son trône de bois blanc, le grand prêtre ressentit la gêne peu exprimée de son second gardien. Dans un moment de doute, Arsko le dévisagea gravement et finit par lui demander,
« -Koris, qu’est-ce qui ne va pas ? Je te sens soucieux. »
Mais Koris baissa ses yeux sur ses genoux, ne voulant pas soutenir le regard pénétrant de son seigneur. Malgré tout, il commença à lui répondre,
« -Oui je le suis, mais je ne sens pas une victoire ce coup-ci. J’ai peur des conséquences. »
Yajako fut très surpris par ses paroles. La frustration le gagna peu à peu face à son ami d’enfance.
« Pourquoi doutait-il ? Nous avons vaincus maints ennemis en passant par les hordes noires et même des dragons de feu. »
Se calmant un instant, Yajako dit à son tour en remettant ses cheveux en rejetant sa tête derrière lui.
« -Je sais ce que c’est que de partir se battre contre quelque chose que l’on ne connaît pas. On ignore ce que cela peut bien être et on doute. Mais tu n’auras plus cette crainte quand nous l’aurons vaincu ! »
Koris, le regardant, fit transparaître sur son visage un certain mépris. Jamais son ami n’avait osé affirmer une telle chose. Tout en l’observant, une pensée déprimante lui vint en tête.
Tu deviens trop sûr de toi depuis l’attaque des hommes-loups contre les elfes. Il y a cinq ans déjà de cela et rien ne sembla redevenir comme avant. Une grande victoire à tes yeux, mais pas pour moi ! Tu deviens très différent, trop vaniteux. Mais notre amitié est toujours là pour le moment, pensa-t-il en regardant maintenant le ciel par la fenêtre.
Il se souvenait de cette attaque. Lui et Yajako, tous deux de garde sur les murailles de la forteresse étaient en train d’échanger leurs projets d’avenir. Une grande amitié les avait lié dès leur arrivée en ce lieu. Dès leur enfance, alors qu’ils n’avaient que cinq à sept ans, la confiance laissait la place à une puissante amitié. Alors qu’ils parlaient entre amis, ils voyaient galoper à vive allure un destrier. Ce dernier, chevauché par un être dont la beauté égalait celle des étoiles et attirait l’attention de Koris. C’était alors que le gracieux cavalier sonnait de la corne pour annoncer son arrivée aux grandes portes d’Ahlkania. Ainsi, le son mélodieux de la corne elfique résonnait dans les oreilles des deux soldats. Un son agréable malgré la funeste nouvelle dont cet être était le porteur. Une fois à l’intérieur, Yajako se précipitait vers le cheval pour entendre les paroles du cavalier.
« -Le village de mon peuple est attaqué par plusieurs meutes d’hommes-loups. Nous ne sommes pas assez nombreux pour les repousser une fois la nuit venue. Nous craignons une invasion par les orques dès la tombée de la nuit. »
Juste après ces révélations, Yajako hurlait de toutes ses forces pour le départ de tous les soldats disponibles dans la place. En moins d’une demi-heure, une troupe de plus de cinq cents hommes armés se dirigeait en direction de la forêt au Sud pour aider la colonie elfique en difficulté. Tous chevauchant avec légèreté leurs montures, ils avaient chevauché rapidement à la guerre. Ils avaient atteins la forêt vers la fin de l’après-midi et déjà les cris de colère et de haine des loups résonnaient entre les arbres. Dans un moment de doute, Yajako avait stoppé de sa main la fulgurante galopée de ses hommes. Il scrutait les environs et remarqua l’arrivée d’une colonne d’orques des montagnes. Sans attendre leur arrivée, ils chargèrent les hommes-loups envahissant déjà les abords du village. L’attaque commença alors dans le sang de plusieurs chevaux qui ne résistaient pas à la puissante épée de ces créatures pleine de haine. C’était ainsi que Koris se fit désarçonner et projeter à terre, parmi ces ennemis. Il reprit juste à temps ses esprits pour empêcher un orque de l’achever. Il se releva, tuant son adversaire sans remord. C’est dans le cœur de cette bataille que les sentiments, ainsi que les pensées de Yajako prirent un nouveau départ. Lui qui était la bonté, l’espoir et le salut des peuples de la lumière, devint un être orgueilleux, arrogant, surestimant sa personne. Oui, lui, l’élu de la paix venait de remporter une grande victoire sur les loups. Malgré ses changements intérieurs, son amitié envers Koris était toujours présente dans son esprit et, la première chose qu’il fit à la fin de la bataille, fut de chercher son plus fidèle ami parmi ses hommes. Quand tous deux se retrouvèrent parmi les guerriers, ils se félicitèrent chaleureusement d’être toujours de ce monde. Mais le regard de Yajako avait manifestement bien changé envers les autres soldats.
Un schéma de pensée qui perdura après toutes ces années.
Koris revint à sa future mission. Ce fut dans un profond soupir qu’il prit enfin une décision.
« -Bon, je vais chercher mes armes et les chevaux. Toi, vas chercher les provisions. », finit-il par dire presque à regret.
Arsko ferma rapidement ses paupières et se concentra un moment. Quelque chose de grave s’annonça dans son esprit. Ce fut lorsque que les deux gardiens sortirent de la grande salle qu’il ressentit la même inquiétude que Koris. Dans la marche rapide des deux hommes, Arsko tenta de dire quelque chose mais se détourna d’eux en leur souhaitant bonne chance et partit prévenir tous les élèves que certaines disciplines ne seraient pas étudiées pendant un long moment avec les deux hommes. Au plus profond de son être, le prêtre se sentit vidé de toute force, doutant de plus en plus sur cette mission, une mission pourtant si banale pour les gardiens. De nombreuses créatures avaient déjà troublé la paix sur cette Terre. Dragons, loups géants, trolls, orques et de bien plus horribles comme les Bailrugs noirs. Les Bailrugs noirs, créatures géantes qui ravageaient tout sur leurs passages avaient été chassées dans la vieille forêt de l’Est.
Entre-temps, Koris entama la descente des centaines de marches de la tour, réalisant que Yajako le précédait déjà d’au moins une trentaine, disparaissant de sa vue. Tout en continuant la descente de l’escalier, il repensa sans cesse à ses paroles.
« -Pourquoi un doute subsiste dans mon cœur, alors que ce n’est pas la première fois que je pars pour ce genre de problème ? »
Ce fut alors qu’une voix inconnue lui vient aux oreilles,
« -C’est parce que ce n’est pas comme les autres fois, guerrier. Là, la créature est inconnue même pour nous, les gardiens des temples. Mais elle possède d’étranges facultés et ce qui n’est pas normal, c’est qu’elle est apparue du néant ! »
C’était Avenin, l’un des derniers gardiens des temples, le seul qui réussit à prévenir Yajako. Tout en arrivant à son niveau, Koris observa avec intérêt cet être hybride entre un oiseau et un homme. Son corps, d’un plumage blanc jaunâtre, possédait des jambes mi-homme, mi-oiseau, les bras d’un homme avec des serres de quatre doigts. Mais le plus impressionnant était qu’il avait une très grande paire d’ailes dans son dos. Il regarda sa tête qui ressemblait à celle d’un oiseau tel que l’aigle ou le faucon. Alors que les deux guerriers descendaient les marches, les rayons lumineux illuminèrent son armement, ou son habillage comme il se plaisait à faire remarquer. Il était très différent de celui des hommes et différent selon la fonction des gardiens des temples. Avenin était un simple soldat, son armure était blanche argentée, formée par des lamelles horizontales pour le buste et verticales pour les épaulettes. Une ceinture de lanières blanches tombait jusqu’à ses mollets et des grandes plaques de Mithril reposaient sur ses flancs. Un drap de soie blanche s’attachait à cette ceinture de lanière. Ce dernier descendait jusqu’aux chevilles.
Koris remarqua enfin qu’un casque constitué de trois parties était dans sa patte. Un diadème rouge muni d’un drap blanc, ressemblant à une côte de maille aussi éclatante que la lune, descendait jusqu’au cou et deux pointes de chaque côté du diadème passaient devant les tempes et vers l’arrière de la tête.
Koris lui demanda enfin,
« -Comment cela est-il possible ? Vous que l’on considère comme les plus anciens maîtres du savoir actuel et passé avec les eldar. Vous ignorez qui elle peut bien être, ainsi que son origine ? »
« -C’est la pure vérité maître Koris ! Elle est sortie du bassin central du temple alors que nous étions en train de célébrer le Kelbrak. Elle a tué dix des nôtres et aucune arme ne l’a blessée. J’ajoute aussi que nous ne pouvons même pas la surveiller de trop près sans nous faire voir ou entendre ! »
Le Kelbrak, mais qu’est-ce donc que cette cérémonie ? Seuls les croyants d’Elhrim peuvent le savoir et le dire. Le Kelbrak est le nom de la fête de la vie. Elle se déroulait au tout début du printemps et durait dix jours et onze nuits. Tous les croyants se réunissaient dans les temples et festoyaient en paix avec eux et la nature. Elhrim les récompensait en assurant un printemps et un été magnifique. Elle n’était plus pratiquée depuis la fin des guerres et seuls les Aïgleïr et quelques elfes fidèles la célébraient aujourd’hui. Depuis longtemps, Arsko, grand prêtre du Dieu, instruisait les prêtres Aïgleïr. De son côté, ne pouvant abandonner la mission des grands maîtres de la forteresse, il priait dans une salle de la tour, dédiée entièrement au culte.
Au même moment, Yajako arriva à leur niveau et dit à son compagnon d’arme,
« -Alors Koris ? Tu dois préparer les chevaux et tes armes, au lieu de ça tu discutes de tout et de rien avec cet Aïgleïr. Dépêches-toi donc ! »
La colère fut perceptible dans la voix grave du premier de la place. Un ton qu’il n’avait jamais employé devant Koris. Mais aujourd’hui, il venait de le faire et ne le regrettait pas un seul instant. Voyant le regard noir qui renforçait cet ordre, Koris ne chercha pas à polémiquer et s’exécuta.
« -Oui, je sais, je vais chercher les meilleures armes que nous possédons et les deux chevaux les plus rapides de la région. »
Et après qu’Elhrim nous protège de ce monstre, pria-t-il intensément.
Quand tout fut prêt pour le départ, Avenin leur précisa la route et la direction à suivre. Les deux combattants arriveraient sur place après plusieurs jours et s’occuperaient de la créature du néant. Il les salua respectueusement puis s’envola vers l’horizon en direction de l’emplacement de son village dans l’extrême Est de la vieille forêt.
Koris regarda les portes de la grande Ahlkania qui s’ouvrirent et, de nouveau, il ressentit un léger malaise. Quelque chose lui échappait depuis le début, quelque chose d’important lui glissait entre les doigts mais il ne comprenait pas. Seul le malaise fut présent dans son cœur et sa tête. Heureusement il le surmonta assez facilement. Mais personne, non personne dans son entourage ne put savoir que ce malaise devenait un poids, un fardeau trop lourd pour un seul homme. Dans l’ambiance tendue du départ des deux meilleurs soldats, une silhouette se profila au pied de la tour. Arsko se présenta alors et se dressa de toute sa hauteur. Lui prêtre d’Elhrim, qui venait d’arriver au niveau du fronton de la tour, leur suggéra avec foi,
« -Revenez le plus vite possible et j’espère de tout cœur que la forêt ne vous aura pas avant votre destination. Bonne chance et qu’Elhrim soit avec vous ! »
« -Nous l’espérons aussi Prêtre suprême ! », clamèrent Yajako et Koris.
Eperonnant leurs chevaux, ils partirent vers la forêt interdite.
Arsko les regarda s’éloigner de la place forte et attendit que les portes massives furent closes devant lui. Ainsi, il s’avança doucement, empruntant l’escalier des remparts et du chemin de ronde et resta debout, fixant l’horizon, attendant la disparition des deux cavaliers dans la plaine.
Il resta là pendant de longues heures, ne quittant plus la grande plaine fertile du plateau, revisitant sa mémoire et ses jeunes années. Il se souvint encore de son arrivée en ce lieu le jour de ses seize printemps.
Lui né près de la capitale du Floderan se devait de suivre les lois de son royaumes et celle des anciens rois, fondateurs de ces terres. Il devenait enfin un homme et l’un des soldats de son souverain, le roi Emadoer alors âgé de seulement vingt-huit années. Il avait rejoint les jeunes gens qui se devaient d’apprendre le combat en un lieu précis situé en dehors du royaume. Ahlkania, un nom bien étrange en vérité. Jamais il ne s’imaginait l’importance de cette forteresse, berceau de la libération des derniers peuples de Mordolian. Il était surprit, voir même bouche bée face à l’imposante fortification qui rendait ridicule celle du palais d’Emadoer. Une véritable place forte dont le savoir architectural était révolue et perdu à jamais.
Son esprit se pencha sur les années d’entraînement et de combats acharnés qu’il avait mené pour son roi. Jamais il n’avait faiblit dans les batailles. Il avait commandé ses hommes avec la fougue et l’intelligence d’un grand stratège. Un talent qui lui donnait accès aux grades élevés en un temps très court. A l’âge de trente ans, Arsko était un des généraux les plus reconnus et écouté de tous. Cependant, il passait de nombreuses journées dans la place forte, écoutant les conseils des plus sages, les mages d’Elhrim et les prêtres.
Enfin, il revit le visage du prêtre suprême qui lui enseigna son art du combat et de la magie, la magie de la nature et son infini savoir. Mais cela n’était rien en comparaison de l’amour de la forêt qui se déversa dans ses veines. Dès sa venue, il savait qu’il n’était pas un soldat mais un serviteur d’Elhrim. Il se souvint encore une fois de sa nomination à l’ordre des mages de Mordolian.
Ce fut dans tant de vieux souvenirs et de joie qu’il revint ainsi parmi le monde réel, perché sur les murailles de la forteresse, son domaine. Puis, il se détourna alors pour retourner dans la tour, le cœur lourd de regrets et de remords vis-à-vis de sa décision.
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